La brit(t)onicitas, si du moins elle existe, ne saurait se réduire aux possibles «brit(t)onismes» supposés parsemer la production hagiographique bretonne continentale, dont la recherche s’est révélée au demeurant assez décevante, ni même à la fameuse garrulitas britannica, qui rend confusa et conséquemment pesantes à leurs lecteurs (ut legentibus fierent onerosa), les gesta de saint Paul Aurélien, comme le déplore au XIe siècle Vital, moine de Fleury, dans la préface de sa réfection de l’ouvrage daté 884 de son lointain prédécesseur, Wrmonoc, moine de Landévennec : cette définition d’un «genre d’expression inusité, qui détournait de la lecture jusqu’aux gens d’études eux-mêmes» (inauditum locutionis genus quoque studiosos a lectione summovebat) a été jugée généralement assez exacte, quoique sévère.

Au-delà de la formule, qui a fait largement florès, c’est la préface de Vital dans sa totalité qui doit être prise en considération, car elle donne à voir en lui le type même du connaisseur de la brit(t)onicitas, qui s’efforce, avec un incontestable savoir-faire, d’en lisser les aspérités les plus saillantes : ce qui paraît impliquer que nous avons affaire tout à la fois à un Breton et à un véritable écrivain ; mais, pour autant, faut-il reconnaître dans cet auteur l’hagiographe de Gildas, comme l’ont soutenu successivement des chercheurs tels que Theodor Mommsen, Ferdinand Lot, et plus récemment John M. Howe et Bernard Tanguy ? François Duine autrefois, Bernard Merdrignac et Joseph-Claude Poulin depuis, ont montré beaucoup plus de circonspection quant à une telle identification, que certains aspects stylistiques, en dehors même de toute référence au «latin brit(t)onique», incitent à révoquer en doute.

La brit(t)onicitas existe-t-elle en dehors des imprécations de ses contempteurs ? C’est à cette question que le présent blog, à la suite des travaux de nombreux spécialistes, ambitionne d'apporter, sous forme exemplaire, quelques réponses particulières puisées aux sources hagiographiques de la Bretagne continentale.



samedi 31 octobre 2020

Le dossier littéraire de saint Goëznou (édition, traductions, commentaires)

 

  
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 La vita de Goëznou, dont le texte n’est plus connu dans son intégralité, connaît aujourd’hui encore une certaine célébrité, alors même que l’historicité du personnage, comme c’est le cas pour presque tous les saints « bretons » de la période héroïque, est inaccessible. Cette relative notoriété de la vita de Goëznou est principalement la conséquence d’une controverse ancienne et durable sur la date de sa composition : controverse de pure histoire littéraire, mais dont les enjeux idéologiques se sont rapidement révélés bien plus importants que le texte qui l’avait fait naître. Plus généralement, il s’agit, au travers de ce cas particulièrement discuté, sinon même disputé, de confronter un texte dans sa dynamique de déperdition d’informations, aux différentes interprétations, parfois malencontreuses, qu’en ont faites certains historiens: les excès qui se remarquent à cette occasion doivent inciter à appliquer la même démarche critique à l’ensemble de la littérature hagiographique, notamment en Bretagne où la geste des saints se déroule entre légendes et histoire.

En annexe est publié pour la première fois le texte de la vita de saint Ténénan, dont plusieurs indices laissent à penser qu'elle est peut-être sortie de la plume du même hagiographe. 

Prix : 15 Euros (plus 5 Euros de frais d'expédition)
Renseignements et commandes : 
leslettresmorlaisiennes@gmail.com

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.