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Lister et étudier quelques mots de "latin brit(t)onique", principalement tirés du matériau hagiographique breton continental.
La brit(t)onicitas, si du moins elle existe, ne saurait se réduire aux possibles «brit(t)onismes» supposés parsemer la production hagiographique bretonne continentale, dont la recherche s’est révélée au demeurant assez décevante, ni même à la fameuse garrulitas britannica, qui rend confusa et conséquemment pesantes à leurs lecteurs (ut legentibus fierent onerosa), les gesta de saint Paul Aurélien, comme le déplore au XIe siècle Vital, moine de Fleury, dans la préface de sa réfection de l’ouvrage daté 884 de son lointain prédécesseur, Wrmonoc, moine de Landévennec : cette définition d’un «genre d’expression inusité, qui détournait de la lecture jusqu’aux gens d’études eux-mêmes» (inauditum locutionis genus quoque studiosos a lectione summovebat) a été jugée généralement assez exacte, quoique sévère.
Au-delà de la formule, qui a fait largement florès, c’est la préface de Vital dans sa totalité qui doit être prise en considération, car elle donne à voir en lui le type même du connaisseur de la brit(t)onicitas, qui s’efforce, avec un incontestable savoir-faire, d’en lisser les aspérités les plus saillantes : ce qui paraît impliquer que nous avons affaire tout à la fois à un Breton et à un véritable écrivain ; mais, pour autant, faut-il reconnaître dans cet auteur l’hagiographe de Gildas, comme l’ont soutenu successivement des chercheurs tels que Theodor Mommsen, Ferdinand Lot, et plus récemment John M. Howe et Bernard Tanguy ? François Duine autrefois, Bernard Merdrignac et Joseph-Claude Poulin depuis, ont montré beaucoup plus de circonspection quant à une telle identification, que certains aspects stylistiques, en dehors même de toute référence au «latin brit(t)onique», incitent à révoquer en doute.
La brit(t)onicitas existe-t-elle en dehors des imprécations de ses contempteurs ? C’est à cette question que le présent blog, à la suite des travaux de nombreux spécialistes, ambitionne d'apporter, sous forme exemplaire, quelques réponses particulières puisées aux sources hagiographiques de la Bretagne continentale.
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